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CRITIQUE DE LA RAISON PRATIQUE.

conditions pathologiques[1], et qui est réellement et spécifiquement distincte de celle-ci, de telle sorte que le moindre alliage compromet sa puissance et sa supériorité, tout comme le moindre élément empirique, introduit comme condition dans une démonstration mathématique, lui ôte toute valeur et toute vertu. La raison détermine immédiatement la volonté par une loi pratique, sans l’intervention d’aucun sentiment de plaisir ou de peine, même d’un plaisir lié à cette loi, et c’est cette faculté qu’elle a d’être pratique, en tant que raison pure, qui lui donne un caractère législatif.


scholie ii


Tout être raisonnable, mais fini, désire nécessairement être heureux et par conséquent il y a là un principe qui détermine inévitablement sa faculté de désirer. En effet son état originel n’est pas d’être toujours et entièrement satisfait de son existence, et de jouir d’une félicité qui supposerait la conscience d’une parfaite indépendance, mais ce bonheur est un problème que lui impose sa nature finie, car il a des besoins, et ces besoins concernent la matière de sa faculté de désirer, c’est-à-dire quelque chose se rapportant à un sentiment de plaisir ou de peine qui lui sert de principe subjectif et qui détermine ce dont il a besoin pour être content de son état. Mais, précisément parce que ce principe matériel de détermination ne peut être connu qu’empiriquement par le sujet, il est impossible de considérer ce problème comme une loi

  1. das pathologisch bestimmbarr.