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fusiliers sibériens, originaires des provinces de la Baltique ; il parle allemand assez couramment. Il a été pris ainsi que presque tous ceux qui sont internés à Matsouyama, à la bataille du Yalou livrée sur les bords du Yalou le 18 avril (1er mai, vieux style). Sur un total de cinq cent quatre-vingt-treize prisonniers, une cinquantaine seulement est tombée aux mains de l’ennemi à la suite d’autres combats, quelques-uns à Nanchan, d’autres à Chong-Jou et à Feng-Houang-Tcheng.

Tous les valides ont été répartis dans quatre logements différents, trois temples et l’hôtel de ville, en attendant l’achèvement des baraquements en bois qu’on est en train de bâtir du côté de Dogo, et dont la construction ne reviendra pas à moins de trente mille yens au gouvernement. Les prisonniers ont été traités avec beaucoup d’égards et n’ont aucune réclamation à formuler contre les soldats et les officiers chargés de les surveiller.

— Au point de vue matériel, me dit le sous-officier que j’interroge, il faut reconnaître que les Japonais ont fait de leur mieux ; on ne peut évidemment pas se plaindre, mais il n’y a rien à dire de plus. On se base pour tout sur les conditions auxquelles sont soumises les soldats japonais, mais il existe une telle différence d’habitudes et de régime entre eux et nous, que nous en supportons désagréablement les