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semaines, dans une mauvaise jonque, de quelques poignées de riz pour pouvoir mieux observer les travaux de l’ennemi ? Où trouvera-t-on ailleurs des amiraux transportant leur pavillon tous les mois d’un cuirassé à un autre, pour permettre à tous les navires de la flotte d’être armés plusieurs fois par an ?

Si la bravoure des marins japonais est égalée par celle des autres flottes, je crois qu’on peut affirmer qu’ils détiennent le record de l’endurance et de l’abnégation, qualités indispensables, qu’on estime beaucoup moins dans les autres marines en général et dans la marine russe en particulier.


En rade de Matsouyama, 19 juin

De graves nouvelles nous sont parvenues de Modji au moment où nous levions l’ancre dans la rade de Kouré. L’escadre de Vladivostok a encore fait des siennes. On nous apprend qu’elle est tombée à l’improviste sur un convoi de transports au large des îles Okinochima à quelques milles seulement de Chimonocéki et a détruit deux navires au moins, le Hitatchi-Marou et le Sado-Marou. Le premier portait des troupes de la quatrième armée, le second n’avait à bord que des coolies destinés aux travaux du che-