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qu’on peut trouver à bord d’un croiseur, depuis les hotchkiss de trente-sept millimètres jusqu’au cent vingt sous tourelle.

Enfin, les sports ; ils sont, en général, d’un caractère assez brutal et habituent les cadets aux plus rudes exigences de la vie de marin.

Au fameux jiou-jitsou, les champions sont violemment jetés à terre et heurtent rudement le sol, recouvert de simples nattes. J’en ai fait moi-même l’expérience le mois dernier à Yokohama. Puis l’escrime au sabre à deux mains dont j’ai déjà parlé. Enfin sur le champ de manœuvre avant le dîner, on réunit toute l’école en deux camps, groupés autour de deux piquets de bois maintenus verticalement. Chaque camp se divise en deux fractions, l’une chargée de l’attaque, l’autre de la défense. Au signal donné par un coup de sifflet, l’assaut est donné avec fureur, une mêlée de corps humains s’ensuit et ne cesse que lorsqu’un des poteaux a été jeté à terre. Il arrive souvent que dans l’ardeur du combat quelques-uns des assaillants restent sur le carreau.

Cette éducation Spartiate, jointe au tempérament presque dépourvu de nerfs de la race japonaise, explique la facilité avec laquelle les officiers s’astreignent aux plus dures privations. Quelle est la marine européenne où l’on verrait des capitaines de vaisseau se déguiser en pécheurs et vivre pendant des