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d’études. Seulement, au lieu de soixante-dix élèves par an, comme chez nous, les promotions en comptent une moyenne de cent quatre-vingts. Ainsi, pour les officiers, la disproportion à l’avantage du Japon est encore plus marquée que pour les équipages.

Pendant deux heures on nous promena à travers les dortoirs, l’infirmerie, le gymnase et les salles d’étude. Rien n’y laisse à désirer, et, de l’avis d’un de nos collègues qui a visité toutes les écoles navales du monde, Etadjima ne le cède à aucune autre, sauf peut-être au luxueux établissement d’Annapolis. Pour les cours, les élèves ne sont pas réunis par promotions, mais répartis en sections de vingt ou trente ; le professeur peut ainsi surveiller chacun de ses auditeurs au lieu de se borner à une conférence impersonnelle. J’admire l’application des jeunes gens. Religieusement suspendus aux lèvres de l’orateur, ils ne lèvent même pas la tête pour nous regarder passer ; frappant contraste avec les élèves de nos écoles pour lesquels tout sert de prétexte à l’inattention.

À trois heures du soir, les cours terminés, l’instruction pratique commence et fournit un antidote violent au travail cérébral de la matinée. D’abord l’exercice avec le fusil et les pièces de débarquement, puis, dans un vaste hangar aménagé comme une batterie de navire, la manœuvre de tous les canons