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étrangère. Ils sont également incapables, en ce moment, de produire des plaques de blindage pour la protection de leurs navires. Celle qu’on a vue à l’Exposition d’Osaka a été fabriquée au prix des plus grandes difficultés, en employant toutes les machines de la section d’artillerie au détriment de la fonderie des canons.

Quoi qu’il en soit, les résultats obtenus sont étonnants si l’on songe qu’il y a vingt-cinq ans l’arsenal de Kouré n’existait pas. L’ordre, la méthode et l’activité déployés par les ingénieurs japonais imposent l’admiration, et je lus sans surprise, le soir, pendant le dîner qu’on nous offrit au Cercle maritime, la seule inscription suspendue au plafond de la grande salle. Elle signifiait : « C’est par l’organisation qu’on triomphe. »

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Quelques coups d’hélice nous amenèrent le lendemain à l’île d’Etadjima, devant le collège naval où sont formés tous les officiers de la marine japonaise. Suivant l’exemple des Américains, les Nippons ont construit l’école à terre, sans employer, pour loger les cadets, une vieille coque sans signification où ils étoufferaient inutilement. La durée des cours est de trois ans, et, à cette différence près, l’établissement d’Etadjima est identique au Borda. Mêmes conditions d’admission, même programme