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derrière les postes d’aiguillage. Quand pourrai-je, moi aussi quitter la maudite capitale et ne plus trouver à l’état-major le sourir, la tasse de thé et le : « Bientôt, tous mes regrets », dont on m’a gratifié hier encore.


6 mai.

Les événements réalisent les vœux du Japon. Après la victoire navale qui coûta aux Russes un cuirassé et leur meilleur amiral, les communications officielles nous ont appris coup sur coup le passage du Yalou, la défaite du corps de Zassoulitch et enfin l’heureux débarquement de la deuxième armée en Mandchourie.

Le trait caractéristique de ces premières opérations est leur exacte coïncidence avec la période correspondante de la guerre sino-japonaise. Stratégiquement, nous voyons les armées du Mikado prendre terre aux mêmes points, et marcher de la même manière que celles qui les ont précédées il y a dix ans. Tactiquement, nous retrouvons à la bataille du Yalou, avec des effectifs plus importants sans doute, le même fractionnement des forces, le même dispositif de combat, la même coopération d’une division navale légère, qui furent employés le 26 octo-