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1880 et 1887, ce fut le tour de la valse et des funérailles gigantesques. Pendant ces deux années, il y eut également dans le monde officiel une épidémie qui reçut le nom de « rougeole allemande », manie d’imiter tout ce qui était allemand. En 1888, on se transporta sur un tout autre terrain en mettant à la mode l’hypnotisme, les tables tournantes et la lutte à main plate. L’année 1889 vit en même temps la fondation de nombreuses Sociétés par actions et un retour général à toutes les anciennes coutumes japonaises avec accompagnement de manifestations anti-étrangères. Cette année et les suivantes marquent la période de réaction au cours de laquelle le tsarévitch Nicolas fut assailli à coups de sabre dans les rues d’Otsou et ne dut la vie qu’au dévouement et à la présence d’esprit de ses coolies de kourouma. En 1893, toute la population s’enthousiasma pour la chevauchée du colonel Foukouchima à travers la Sibérie ; la lecture des journaux de l’époque peut seule donner une idée de la frénésie populaire. En 1896, collections de timbres ; en 1899, bustes et statues. Enfin, en 1901, promenades monstres pour enfants et ouvriers. Un des principaux journaux organisa une excursion à Tokio pour cent vingt mille individus. Mais, lorsque cette multitude s’approcha de la ville, la police ne permit qu’à cinq mille personnes de continuer leur route, et des émeutes