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général de Tokio à ce sujet m’a été rapporté. On sait que, depuis la déclaration de la guerre, notre attaché naval a été chargé par le ministre de France de recueillir les demandes et les réclamations des prisonniers russes internés au Japon. Une fois par mois au moins il les visite à Matsouyama, Marougamé et Himeji, où ils sont casernes. Or, depuis six mois notre attaché a pu communiquer librement, à chaque voyage, avec tous les captifs, mais il est notoire à Tokio qu’on lui a toujours refusé de voir douze soldats pris dans les environs de Port-Arthur, soldats qui d’ailleurs ont été complètement séparés de leurs camarades.

De l’attitude systématiquement mystérieuse adoptée par les autorités militaires, il est logique de conclure que les pertes éprouvées par les divisions assiégeantes ont été considérables. On peut, en y ajoutant celles causées par les nombreux combats secondaires non mentionnés au tableau précédent, les estimer à 30 000, ce qui donnerait un déchet total de 70 000 hommes, résultant uniquement des effets du feu de l’ennemi.

On considère généralement que, dans toute campagne mettant en ligne des contingents importants, les armées éprouvent moins de pertes au cours des combats que du fait des maladies. La guerre actuelle constitue une exception à cette règle jusqu’ici toujours