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suivirent de près les péripéties. L’expédition de 1900 contre les Boxeurs attira pour la première fois l’attention sur la valeur des troupes mikadonales. Les officiers étrangers constatèrent que les soldats nippons se battaient aussi bien que les leurs, étaient conduits par des chefs fort instruits, et que l’organisation du corps expéditionnaire japonais ne le cédait en rien à aucune nulle. Tout y marchait parfaitement. Néanmoins, on était loin de s’attendre aux surprenants résultats de la campagne actuelle. À la suite des premières victoires de Kouroki et d’Okou, la presse européenne n’a pas manqué de crier au prodige et de sacrer les généraux japonais grands capitaines et stratégistes de génie. C’était passer d’un extrême à un autre.

Nous allons essayer de réduire les choses à leurs justes proportions.


L’armée japonaise, telle qu’elle existe aujourd’hui, a été constituée par la loi de recrutement de 1875, calquée sur le système français en vigueur avant 1870. Plusieurs modifications y furent apportées depuis. L’influence allemande remplaçait peu à peu la nôtre et devint finalement prépondérante il y a quinze ans environ. La loi du 21 janvier 1889 élabora un régime de recrutement identique à celui de l’armée allemande actuelle.