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de traversée, et l’espoir d’un prochain retour aide à supporter bien des choses.

Ce soir, nous avons passé au large de Port-Arthur, dont les projecteurs électriques, illuminant au loin la mer, attestent que la vaillante citadelle tient encore malgré la faim, le bombardement et les assauts.


Yokohama, 20 septembre.

Me voici revenu à Yokohama, et confortablement assis dans le hall spacieux de l’Oriental Hôtel. La fin de mon voyage sur le Tsoukouchi-Marou a été troublée par un reste de typhon, qui nous a saisis à hauteur de Tsouchima, et a fait danser toute une journée comme un bouchon notre coque vermoulue. Il nous a fallu douze heures pour franchir les quelques milles qui nous séparaient de Modji. Enfin, vers le soir, nous jetions l’ancre dans le port.

J’allais débarquer, quand le capitaine me signifia de rester à bord, jusqu’à ce qu’il eût fait rendre compte de mon arrivée au bureau militaire. Ce retard m’eût fait manquer le train de Kobé. Il fallut encore une scène de protestations et de menaces pour secouer définitivement le joug de l’autorité japonaise.

Une journée de chemin de fer me mène à Kobé, une autre à Yokohama.