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l’impression d’un cirque en tournée plutôt que d’un régiment en marche. Les officiers se rendent peut-être compte du spectacle grotesque qu’offre la troupe qu’ils commandent, car leurs regards évitent le mien et ils ne répondent pas à mon salut.

En arrivant à Haïtcheng. j’ai la satisfaction de recevoir comme logement l’auberge « qui regarde la lune » et de passer une nuit de plus dans la chambre que j’ai habitée aux jours d’emprisonnement.


Tachichiao, 12 septembre.

Nous devions accomplir aujourd’hui notre dernière étape. Sur une carte, nous avions soigneusement relevé notre itinéraire. Il consistait à suivre la voie ferrée jusqu’à la station de Tasanpo et de Là, coupait à travers la campagne par une route menant droit à Nioutchouang.

La première partie du programme s’accomplit sans le moindre accroc. Les routes sont bonnes, le temps superbe, et nous trottons avec l’insouciance heureuse de gens qui se croient bientôt au bout de leurs peines. En chemin, nous rattrapons un wagon, traîné par des coolies, qui suit la même direction que, nous. Les passagers nous appellent ; ce sont trois attachés militaires anglais et un capitaine espagnol, qui, eux