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un peu avant l’aurore, la première ligne ne se trouvait encore qu’à hauteur de Kheinioutchouang, entre ce village et le remblai du chemin de fer. Elle s’arrêta et creusa de suite des tranchées-abris pour se trouver protégée, au lever du jour, contre l’artillerie russe, éloignée de deux mille trois cents mètres. Les bataillons disposaient à cet effet des outils du sac (analogues aux nôtres) et des outils du bataillon, portés par quatre chevaux de bât du train de combat.

J’ai dit plus haut comment aux premières lueurs de l’aube, à cinq heures et demie exactement, le duel d’artillerie commença sur toute la ligne. Les batteries de montagne japonaises étaient groupées sur les hauteurs ; les batteries de campagne, au contraire (qu’on avait renforcées de plusieurs batteries provenant de la brigade indépendante) se trouvaient éparpillées dans la plaine, en arrière de l’infanterie. Elles procédaient également à un tir indirect et se dissimulaient derrière le gaolian, presque toutes dans le voisinage des villages. Cette disposition procurait un meilleur abri aux attelages rassemblés derrière les maisons ; de plus, les arbres qui entourent les habitations offraient d’excellents observatoires aux officiers chargés de régler le tir des pièces. Les batteries d’obusiers de la territoriale, arrêtées par l’état des chemins, n’arrivèrent que dans l’après--