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camarades arrêtés : nous approchons du feu et le sifflement des obus se perçoit distinctement. Je dépasse à nouveau mes collègues, et me replonge dans le sorgho. Près de l’entrée du village, le gaolian fait place à des cultures moins hautes. Je me retourne, il n’y a personne derrière moi. Les shrapnells éclatent tout autour de mon cheval, j’attends vainement les retardataires et au bout de deux minutes, ne voyant rien venir, je continue ma route. Sœur Anne sous le feu d’une batterie à recul sur affût n’eût pas agi autrement.

Le village traversé, je me trouve à côté des canons japonais ; le commandant s’approche de moi et attire mon attention sur un grouillement de petites taches khaki au revers de la hauteur où je veux aller.

— C’est la 5e division de l’armée de Nodzou qui entre en ligne.

Il n’a pas terminé que je suis de nouveau en selle et marche derrière la longue file des bataillons, avançant d’un pas allègre dans le vallon encaissé où ils se trouvent abrités du feu de l’ennemi. Je les quitte pour faire l’ascension de la hauteur[1] après avoir attaché ma monture à un arbre isolé que le hasard providentiel a fait pousser là.

Tout en haut, un groupe d’officiers entoure une

  1. Point K sur le plan.