Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/259

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Avant d’entrer dans le détail de mes aventures et de raconter ce qu’il m’a été donné de voir, il convient de dire quelques mots sur l’ensemble de cette bataille de Liaoyang et des événements qui l’ont amenée.

Liaoyang était le point de concentration, prévu dès le début de la campagne, pour les trois armées japonaises qui devaient opérer en Mandchourie (première, deuxième et quatrième ; la troisième armée opérant sous Port-Arthur). La première armée (général Kouroki) entrait par la Corée au commencement de mai, à la suite du combat du Yalou ; la deuxième armée (général Okou) débarquait dans le Liaotoung au même moment, et, après avoir isolé la garnison de Port-Arthur, se dirigeait à son tour au nord, vers la plaine mandchourienne, le long de la voie ferrée ; le noyau de la quatrième armée (général Nodzou) formé par la 10e division, prenait terre à Takouchan, à peu près au milieu de l’espace qui séparait les deux premières colonnes, et commençait immédiatement un mouvement analogue vers le nord. La marche de ces armées se continua lentement, les trois colonnes se maintenant à la même hauteur et resserrant peu à peu leurs intervalles à mesure qu’elles se rapprochaient de leur objectif.

Les forces russes s’étaient retirées devant les Japonais, en essayant de retarder leur marche le plus