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dans des bandes molletières et coiffés de casquettes de voyage, ils donnent l’impression de gens dont les malles sont bouclées et qui vont partir par le premier train. Il en est, hélas ! bien autrement, et la fougue des belliqueux reporters a dû fléchir devant la lenteur et la minutie de l’état-major japonais. Le départ est chaque jour remis, et il ne reste d’autre consolation aux malheureux que de se lamenter et de raconter leur infortune. Il est vrai qu’elle est complète et que la future expédition de Corée ne promet pas d’être folâtre pour les amateurs.

Voici la note remise aux intéressés par le Ministère de la Guerre, et qui est venue à bout des optimismes les plus robustes :


Circulaire à l’usage de MM. les Correspondants militaires.


Le Ministère de la Guerre n’a épargné et n’épargnera aucun effort pour faciliter aux distingués représentants de la presse étrangère leur mission d’accompagner les troupes japonaises et de rendre compte de la marche des opérations. On s’efforcera également de veiller à leur confort. Mais le futur théâtre des opérations militaires manque presque totalement de voies de communication et de ressources naturelles, de sorte que les autorités militaires se verront obligées de se réapprovisionner entièrement au Japon en se servant de routes défectueuses. Ainsi, en raison des grandes difficultés qu’offrira le service de l’intendance, le Ministère de la Guerre