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QUATRIÈME PARTIE

LA BATAILLE DE LIAOYANG


26 août.

On est généralement fort mal reçu lorsqu’on vient réveiller en sursaut des gens qui ont peu dormi ; tel ne fut pas pourtant le cas du lieutenant Sataké lorsque, ce matin, un peu avant le lever du soleil, il vint successivement tirer par le bras les dix-huit correspondants de guerre attachés à la deuxième armée. Il est vrai qu’il nous annonçait en même temps une grande bataille pour le jour même et promettait de nous y faire assister. On faillit lui sauter au cou. Les longs mois d’attente dans les hôtels de Tokio, le voyage monotone et pénible à travers le Liaotoung, l’emprisonnement de quinze jours à Haïtcheng, tout était oublié. On allait enfin