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on se battait furieusement. L’ennemi était très nombreux, mais rien n’arrêta nos courageux fantassins qui servaient leur empereur et leur patrie. Beaucoup moururent, mais le sacrifice de leur vie n’aura pas été inutile. L’ennemi se défendait bravement, mais rien ne pouvait résister à l’élan de nos valeureuses troupes… »

J’interrompis l’orateur pour lui demander la disposition des divisions japonaises ; il me lança un regard foudroyant sans daigner me répondre, tandis que M. Okabé s’efforçait de faire excuser ma scandaleuse indiscrétion. Si j’avais demandé la tête du général Okou ou même celle du Mikado, le crime, je crois, eût été moins grand. Ma question intempestive n’arrêta d’ailleurs pas la faconde du conférencier qui reprit de plus belle :

« La lutte devint plus acharnée que jamais, notre offensive progressait sans cesse… »

Telle fut la première séance ; je n’assistai pas à la seconde ; on y parla longuement de la guerre sino-japonaise de 1894.


21 août.

Les attachés militaires nous rendent souvent visite le soir et nous leur donnons des concerts. Les banjos