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bientôt faite : un service de police s’est organisé sous la direction de chacun de nous à tour de rôle. À l’aide de cotisations versées tous les matins, le délégué quotidien engagera une troupe de coolies, fera nettoyer la cour et nourrir les chevaux ; le fourrage n’est pas fourni par les Japonais. Nos rapports avec les habitants de la ville se trouvent facilités par l’apparition d’auxiliaires inattendus. Ce matin même, deux Chinois propres et bien nattés, maniant l’éventail avec élégance, sont venus nous offrir leurs services comme interprètes.

Ce sont d’anciens élèves des missionnaires anglais ; ceux-ci, devant l’hostilité croissante du Gouvernement russe, ont quitté la ville un peu avant la guerre pour fonder un établissement dans le Tchili.

Leur passage ici n’a pas été infructueux. Une partie de leurs adeptes, grâce à leur connaissance de la langue anglaise, a pu s’établir à Haïtcheng comme représentants des maisons d’affaires britanniques de Nioutchouang. Les commerçants de la côte peuvent, ainsi, fonder des succursales dans l’intérieur et augmenter leur clientèle. C’est un débouché important créé de la sorte aux produits anglais.

En face d’eux, que font les missionnaires français ? Ils n’enseignent pas un mot de leur langue aux Chinois qu’ils convertissent ; par contre, ils leur