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a passé dix ans en France ; il est docteur en droit de la Faculté d’Aix et a longtemps habité Paris.

Il me souhaite la bienvenue, et ses paroles cordiales sans politesse exagérée suffisent à me faire oublier les mauvais traitements que m’ont infligés ses compatriotes.

Il m’annonce avec tous les ménagements possibles les règles sévères qu’on va nous imposer. C’est la réclusion absolue. Il nous sera interdit de sortir de l’enceinte de Haïtcheng sans être accompagnés par un officier et après l’autorisation dûment accordée par l’état-major de la deuxième armée. Nos demandes devront suivre la voie hiérarchique ; un calcul rapide montre qu’il faudra trois jours en moyenne pour obtenir une réponse.

Nous prenons également contact ici avec la censure militaire. Comme je n’ai pas l’intention d’envoyer de télégrammes en Europe, les mesures qu’on prendra à ce sujet ne m’intéressent pas personnellement, mais je prévois des cris d’orfraie de la part de mes camarades, car le règlement local s’éloigne étrangement des promesses qu’on leur a faites à Tokio.

Après avoir pris congé des trois Nippons, j’ai voulu visiter notre nouveau domaine ; le tour en est bientôt fait.

Haïtcheng est construit sur le même modèle que