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conseillers de droit international à l’armée. Ces deux civils, assimilés au grade de capitaine, portent la tenue de l’état-major. Une étoile dorée cousue sur la manche indique qu’ils ne font pas partie de l’armée malgré leurs sabres de « samouraï » qui battent orgueilleusement le sol.

Le sous-lieutenant de réserve, M. Sataké, est un tout jeune homme, très fier des quelques poils de barbe qui ornent son menton. Il écorche deux ou trois mot d’anglais au prix d’efforts pénibles. Il a d’ailleurs la compréhension difficile, et du premier coup d’œil on se rend compte qu’en l’enlevant au service actif l’armée japonaise n’a pas diminué considérablement sa valeur militaire. Tout autre est M. Okabé, docteur en droit ; il parle admirablement anglais, langue très difficile à prononcer pour tous les Japonais à qui on enseigne beaucoup plus facilement le français, le russe et surtout l’allemand. Certainement très intelligent, M. Okabé a visité tous les pays d’Europe au cours d’un long voyage de trois ans, il n’en a pas moins conservé une aversion insurmontable pour tout ce qui est occidental ; son accueil plus que réservé en donne la preuve.

Notre troisième surveillant est M. Tanaka, fils du ministre de la Maison impériale qui nous reçut au nom du Mikado, en avril dernier, à Chiba. M. Tanaka