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l’armée de Nodzou, qui coopérait à l’action, enleva successivement trois lignes de tranchées garnies de puissantes défenses accessoires près du village de Taïpingling. Le lendemain, toute l’armée japonaise se porta en avant ; les défenseurs avaient évacué la position pendant la nuit et s’étaient retirés sur Haïtcheng. La garnison russe de Nioutchouang battit en retraite le même jour ; le 26, les Japonais occupaient le port sans coup férir. La canonnière Sivoutch et quatre vapeurs armés s’étaient échoués en remontant le Liao, et avaient été détruits par leurs équipages.

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Aucun des correspondants européens n’avait encore passé à Tachichiao. Nous nous décidons néanmoins à continuer notre route, et, vers six heures, nous atteignons la station de Tasanpo. Nos bêtes sont tellement éprouvées que, malgré la proximité d’Haïtcheng, nous nous trouvons obligés de faire halte et de demander asile au commandant du poste. Cet officier est le seul qui, depuis notre débarquement à Louchoutoung, nous ait fait bon accueil. Il nous donne sa propre chambre et nous fait servir deux rations d’officier : thé à discrétion, riz bouilli, conserves de bœuf et de saumon.