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Cet excellent homme nous fit le meilleur accueil, mil nos chevaux à l’écurie, fit balayer une chambre et chauffer le « kang ». Il nous donna du thé, des œufs, tout ce qu’il put trouver, et finalement se dépouilla de ses matelas pour nous préparer des lits confortables.


Tasanpo, 11 août.

De grand matin, notre hôte est venu nous réveiller, nos montures avaient déjà été nourries et abreuvées ; pour nous, le thé était prêt et on avait fait cuire des galettes de sorgho. Au moment de partir, je glissai quelques dollars au bonhomme, qui devait en avoir besoin à en juger par la triste apparence de sa demeure. Il refusa énergiquement et mon insistance ne parvint pas à le fléchir. Tout à coup il disparut au fond de sa maison et revint en agitant triomphalement un papier. Quelle ne fut pas ma surprise en y lisant ce qui suit :


« Je recommande le propriétaire de cette maison à tous ceux qui passeront par ici ; il est aimable et hospitalier ; on en obtiendra tout ce qu’on voudra par la douceur.

» Signé : RAYMOND RECOULY,
» Correspondant du Temps près de l’armée russe. »