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avait pour mission de dégager Port-Arthur avec trois divisions de chasseurs sibériens. Mais Okou, informé, le 12 juin, des projets du général russe, se porta à sa rencontre. Les adversaires prirent contact à quelques kilomètres de Télissé. L’armée russe était à cheval, sur le chemin de fer ; son front était assez fort, mais Stackelberg avait commis la faute grave de se poster des deux côtés d’une vallée profonde. Cette disposition qui rendait les communications très difficiles d’une aile à l’autre, rappelle d’une manière frappante la maladresse similaire des alliés à la bataille de Dresde en 1813.

Le général Okou, dont l’armée était bien supérieure en nombre aux forces russes, envoya le 14 juin un détachement mixte sur Foutchéou avec mission d’envelopper l’aile droite de l’ennemi. Le même jour, vers deux heures, la colonne principale engagea vigoureusement un duel d’artillerie sur tout le front. L’attaque générale fut décidée pour le lendemain.

Les Japonais, profitant du manque de liaison existant entre les deux fractions de la ligne ennemie se bornèrent d’abord à une simple démonstration à l’ouest du chemin de fer, et dirigèrent leur effort principal contre la gauche russe. Le brouillard favorisa la marche de l’infanterie, mais fit échouer le mouvement prescrit à la cavalerie. Elle devait par un grand détour tomber sur les derrières des Russes,