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du Soleil levant depuis qu’il a déclaré la guerre à la Russie.

Les formalités imposées aux voyageurs qui débarquent ont été simplifiées à l’extrême aujourd’hui à Yokohama. Aucun passeport n’est réclamé et la visite médicale jadis si méticuleuse est passée maintenant au pas de course, encore plus vite qu’à Kobé.

Les inspecteurs de la douane ne se donnent pas la peine de faire ouvrir les bagages et se contentent de la simple affirmation des voyageurs lorsqu’ils leur demandent s’ils possèdent des armes à feu ou de la contrebande de guerre. Quelle différence avec les douaniers transvaaliens pendant la guerre sud-africaine, qui bouleversaient les malles de fond en comble, saisissaient les vieux journaux servant à l’emballage ; puis, s’attaquant aux voyageurs eux-mêmes, retournaient leurs poches, et, finalement, leur marquaient à la craie une croix blanche dans le dos, pour indiquer qu’ils avaient été bien fouillés !

Dès qu’il a quitté le petit pavillon en brique rouge de la douane impériale, le passager a terminé ses rapports avec les fonctionnaires japonais. Des deux côtés de la jetée, les paquebots amarrés limitent la vue, mais lorsqu’on arrive sur le « Bund » (on appelle ainsi le quai de la concession étrangère), le champ visuel devient libre et l’on aperçoit la vaste baie de Yokohama couverte de bateaux. D’abord,