Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/163

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les galeries qui y donnent accès répondent aux conditions exigées par la puissance des projectiles modernes.

En avant des pitons les plus élevés, on a multiplié avec une ardeur un peu puérile les tranchées d’infanterie ; il n’y en a pas moins de cinq lignes successives séparées les unes des autres par une distance de cent mètres environ. Mieux eût valu en faire moins et les faire mieux. Ce sont des tranchées ébauchées d’une profondeur d’un pied et protégées par un parapet de cinquante centimètres ne couvrant que médiocrement des hommes à genou ; nos soldats creusent un abri de ce genre en quarante-cinq minutes avec les outils qu’ils portent sur le sac.

Les flancs de la position naturellement bien plus faibles que le front sont cependant beaucoup moins défendus. Partout, en un mot, les Russes ont travaillé au rebours de la logique ; c’est ainsi seulement qu’on peut expliquer comment l’infanterie japonaise a pu s’emparer de défenses d’un front restreint dont les abords sont complètement découverts et qui, à première vue, paraissent absolument inexpugnables.

Sur le front de la position, je comptais voir les défenses accessoires dont les Russes avaient fait un usage si étendu. Malheureusement, les paysans chinois avaient enlevé partout les fils de fer et comblé