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heures du matin, nous nous trouvions seuls à bord ; tous les passagers étaient partis sur des remorqueurs pour aller visiter à Ping-Yang l’école de danseuses de la Cour coréenne. Le capitaine Takarabé vint nous annoncer que notre passage était retenu sur un transport postal retournant à Modji. Le Manchou-Marou devait nous pourvoir d’aliments pendant la traversée ; un « boy » se tenait derrière l’officier et brandissait trois boîtes de « corned beef » et deux poulets agonisants pour justifier cette promesse.

Je remerciai le capitaine et déclinai son offre ; nous venions, en effet, de nous entendre avec le commandant d’un cargo allemand, affrété par l’ « Osaka Chosen Kaïcha » qui partait le soir même. Le trajet était plus long que par le transport, mais nous avions hâte de nous soustraire à l’autorité de la marine du Mikado. À quatre heures, nous prenions congé du personnel du Manchou-Marou, auquel nos remerciements durent paraître ironiques et nous gravissions peu après l’échelle de l’Amigo qui allait nous ramener au Japon.


Modji, 10 juillet.

La traversée de Tchinnampo à Modji, une des plus agréables que j’aie jamais faites, me consola facile-