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conséquences. Ainsi, regardez cette salle où nous sommes parqués au nombre de quatre-vingts environ. Une même quantité de fantassins japonais s’y trouverait parfaitement à l’aise, mais nos hommes ont besoin de mouvement et lorsqu’il pleut comme aujourd’hui et qu’on ne peut profiter du petit jardin pour se dégourdir les jambes, nous souffrons véritablement. Pour la nourriture, c’est la même chose : on nous a dit que nous coûtions vingt-cinq sens par jour alors qu’on n’en dépensait que quinze pour un Japonais. C’est très bien ; mais ils vivent de riz et de poisson, qu’on paye ici presque rien, tandis que le pain et la viande sont très chers. Nos portions sont maigres, et malheureusement l’inaction aiguise l’appétit. À part cela, nous nous entendons très bien avec eux.

À l’hôpital militaire, où nous arrivons bientôt, nous avons la satisfaction de constater que la santé de tous les blessés est aussi bonne que possible. La propreté et l’excellente organisation des salles, les soins des médecins et des infirmières ont produit leur effet. Presque tous les malades sont debout, les autres entreront bientôt en convalescence ; il n’y a plus d’inquiétude pour aucun d’eux. Ici nous n’entendons que des éloges sans la moindre restriction, et la reconnaissance des Russes se manifeste lorsqu’ils aperçoivent le médecin-chef de l’hôpital qui nous