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Je ne croiserai point ses pas sur cette terre,
Car le Maître éternel a tracé son chemin,
Elle doit, en tout temps, graviter, solitaire,
Et jamais, non jamais, je n’étreindrai sa main.

Quand loin de sa clarté j’ai la mélancolie,
Elle vient, à pas lents, au cours de mon sommeil,
Jeter, en souvenir du pacte qui nous lie,
Dans les sentiers d’azur son anneau d’or vermeil.

Dans l’ombre de l’exil, où j’ai vécu, farouche,
Son regard infini partout me poursuivait.
Et lorsqu’elle venait prier près de ma couche.
J’ai cru voir la Pairie assise à mon chevet.

Fidèle jusqu’au bout à sa tendresse fière,
Elle seule viendra dans la nuit de l’oubli
Traîner ses voiles blancs au fond du cimetière
Et baiser sur la croix mon petit nom pâli.