s.
Et quand de sa blessure une goutte de sang
Tomba, on vit soudain l’arbuste frémissant
Se dresser et s’offrir en merveilleux spectacle,
Ses grands bras épineux tendus vers le ciel bleu ;
Et pour en couronner le front de l’Homme-Dieu
La ronce se couvrit des roses du miracle !
II
Ma vie, en ces temps-là, ne portait pas de roses :
Pauvre arbuste de deuil sous un ciel toujours noir,
Ce n’était qu’un fouillis d’inextricables choses
Etouffant dans son sein les bourgeons de l’espoir.
Mais tu vins à passer dans mes sentiers moroses,
Toi le Maître espéré, l’apôtre du devoir.
Quand le chant se mourait sur mes lèvres mi-closes ;
Et mes yeux fatigués s’ouvrirent pour te voir.
La ronce s’écarta pour te livrer passage,
Tu pleuras quand l’épine effleura ton visage ;
Mon être endolori tressaillit sons tes pleurs.
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