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L’Académie et le vers libre[1]

La maison de Montyon, c’est l’Académie que je veux dire, a varié hier la récitation de son palmarès par quelques aperçus sur la contenance qu’elle entend prendre avec le vers libre. À vrai dire, on ne le lui avait pas demandé, et il n’y avait pas urgence.

Les vrais poètes du vers libre se moquent un peu de l’Académie, mais l’Académie voulait tant faire savoir qu’elle reste fidèle à son rôle de vieille bonne femme sourde qu’elle s’est précipitée sur quelques malheureux vers libres, épars et gênés de leur présence dans le sage recueil de M. Fernand Gregh, et s’est hâtée d’en prendre texte ! on a par deux fois donné de la publicité à cette imposante démonstration. En laissant savoir qu’on primait M. Gregh, en le primant publiquement, on a bien spécifié que c’est non parce que, mais quoique ; on lui a compté comme circonstances atténuantes qu’il n’était pas le créateur de ce dangereux système.

Évidemment ce créateur n’est pas M. Gregh, puis-

  1. Article publié lors du prix décerné au premier volume de vers de M. Gregh.