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XI

Mon cœur est bizarre, il est bête mon cœur.
Auprès d’un trône que je bâtis
près des sandales qu’ai ravies,
un pauvre fou tremble et pâlit.
Mon cœur est bizarre, il est fou mon cœur.

Toastons ! celle que j’aime est d’ambre, elle est de jais,
elle est aussi d’ivoire et belle comme le lait du Léthé,
elle a chassé mes mauvais songes.
Je ronge patient le joug qu’elle m’a forgé.

Elle est divine, parce que mienne, elle est beauté,
ô sourires des temps, terrasse de Bethsabée.
Tu as lui et mon âme flambe de clartés.