Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/309

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à cela je crois, je ne crois à rien d’autre,
car les idées ne sont que méchants hôtes
qui se jouent en fallacieux signes
et se tordent dans l’infini.

Donc vers ton parvis, je viens humble et soumis,
et vers vos pieds dépose les guirlandes florales
de mon cœur et de ma cervelle et de ma vie,
et puis aussi je donne mon âme toute blanchie
de la droiture de vos vœux, et les aveux
que n’ai pu vous faire, car le verbe finit
quand se joue l’âme pure, aux visions de paradis,
et puis, sous vos lèvres expirent mes jalousies,
votre fou se câline à votre joue et dit :
« Mienne que j’aimerai par les foires de la vie,
mienne qu’adorerai aux féeries
que me jouent ses présences bénies,
faites de ce cœur à vous l’Éden béni,
car l’Éden, c’est d’être deux, amants et amis. »