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djemail parle à mi-voix, djemail parle

 « Ô Pâleurs
Délices lactées des nuits mes sœurs
Vêtues de chevelures noires piquées d’astres
Pâleurs violettes comme mes yeux émus
nuit au rêve doux comme somme d’enfants
nuit qui bénissez l’heure du bonheur parmi les désastres
nuit tiède, nuit temple aux lits de la terre
nuit pèlerine des parfums
nuit évocatrice des faces des défunts
que tu pares des beautés florales du lointain
tu m’apparais
Ta face diamantée sur le palanquin d’or
Que balancent les pas des éléphants géants
et tu renvoies la souffrance
du jour bruyant, du jour opaque
fête quotidienne des cymbales
des jeux et des combats d’ours
fête des montreurs de cynocéphales.

djemail parle à mi-voix, djemail parle

« Le centaure encore fief de la terre humaine
chevauche l’immensité de la nuit