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J’ai noyé pilote et calfat
j’ai noyé la nef et les matelots
parce que parmi les autans sur les eaux
ils n’ont pas su croire à ma miséricorde

Ah ! Vierge mère nos chers sourires
à leurs cous serreraient la corde
jusqu’aux cris de miséricorde
qu’ils auraient poussés jusqu’au ciel qu’étoila
votre passage vers nos colonnades

Ah ! d’autres mes filles aux miséricordes
ont cru qui dorment sous les eaux
J’ai noyé pilote et calfat
et seule hanterai la brève colonnade
ma blanche robe est comme un linceul
ah ! que vos sourires ne se meurent pas seuls.
laissez-moi bien seule sous la colonnade.