Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/174

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LA BELLE AU CHÂTEAU RÊVANT

À l’extrême terre près de la grève, le château dans la brume : de la plane terrasse teintée de lune et comme vide de présence, vers qui pourrait entendre, le veilleur des tours clame.

Les pleurs de ta passion
parent les collines
des péristyles des nouvelles Sions
et des nuages plaquent leurs adhésions.

Teintée de fleurs et d’aube et du sang des victimes
la paroi du désert écartèle les trophées opimes
des lunes de tes rêves et des soleils de tes sommeils.

Les tentes dépliées au pied des caravanes
les étriers coruscants jetés dans la poussière
et le bruit du galop exhilarant dans la savane
s’apaisent vers les deuils des poussières premières.