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LE VERS LIBRE

libre c’est sa liberté. C’en est le principe même. Chacun doit trouver en lui-même sa force rythmique.

Le grand maître de prosodie c’est la vie, ses enseignements se trouvent dans la pensée et dans la passion. Tous les peuvent entendre ; les lettrés y doivent trouver les moyens de donner la forme stricte de leur idée, les sentimentaux la forme de leur rêverie.

J’ai la certitude que le vers libre durera parce que libre et à cause de cette élasticité qui lui a permis dès le début de s’enrichir de toutes les améliorations, je ne dis point seulement de beauté mais de technique que lui apportaient dès la première heure avec leur génie propre, d’abord Jules Laforgue, mon frère d’armes des temps de jeunesse, puis les Vielé-Griffin, Mockel, Verhaeren, Régnier, Stuart Merrill, Saint-Pol-Roux, Ferdinand Hérold, Henry Bataille, Paul Fort, Marinetti, Fontainas, Edmond Pilon, Klingsor, George Périn, Souza, Albert Saint-Paul. Roinard, et tant d’autres, — bref les premiers en date de toute la belle pléiade de poètes du Mercure de