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LE VERS LIBRE

coup d’œil d’ensemble, qui fait rentrer dans ses catégories les uns et les autres, les Hugo et les Nisard, les Flaubert et les Pinard, les Berlioz et les Fétis, les Manet et les Albert Wolff, l’historien constate que les mouvements nouveaux furent moins nouveaux, moins artistes qu’ils ne le parurent, que presque toujours ils restent en route.

L’historien a du mal à s’expliquer pourquoi les novateurs n’allèrent pas plus loin, et surtout il s’explique difficilement l’acharnement de la résistance contre une nouveauté qui de loin apparaît comme l’aboutissement logique d’anciennes nouveautés, déjà devenues de la tradition.

Et non seulement les historiens quasi-lointains constatent cette insuffisance des mouvements qui ne furent pas excessifs, mais encore ceux-là mêmes qui firent partie de ces mouvements.

Prenons un exemple d’un historien de la poésie et de la rythmique.

Ce n’est point moi le vers-libriste qui ai dit le premier que Victor Hugo dans sa libération du rythme n’avait pas été assez loin, c’est Banville,