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LE VERS LIBRE

magnifique poète et un conteur presque unique dans toute littérature, car je ne connais qu’Edgar Poe dans une couleur d’images différente, pour avoir fait tenir dans quelques volumes de contes brefs autant de vie et autant d’idées.

Personne plus que moi n’admire notre grand Léon Dierx, et n’est sensible à ses magnifiques musiques verbales.

La gloire de Villiers de l’Isle-Adam date des symbolistes. Mais enfin le gros des œuvres de ces maîtres était fait, nous n’avions pas à les imiter lorsque nous naquîmes (littérairement parlant).

Je ne veux pas dire non plus que parmi les tenants de la technique parnassienne il n’y avait pas, parmi les poètes encore dans la lutte, de très hauts talents. Ce serait méconnaître la force, la fécondité et l’abondance variée de Catulle Mendès, oublier Heredia et son souci du style et de la belle vision brève ; ignorer Gabriel Vicaire qui a retrouvé aux gerbes de la chanson populaire française quelques frais bouquets de bleuets !