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IV

Dans la journée, Krebsbourg est une capitale qui mange.

Dès le soir, Krebsbourg est une capitale qui ronfle.

Tous les dix-heures vespéraux, c’est un unanime grincement de devantures qui s’abattent, de volets que l’on cadenasse, de portes qu’on verrouille luxueusement. Alors en des chambres hautes, spacieuses et chichement meublées, la forte et calme classe moyenne, la parcimonieuse robustesse du pays, s’endort vers les grands rêves d’argent à gagner, à choyer, à faire fructifier. Las d’avoir tout le jour, derrière les comptoirs,