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suivi d’aides de camp ; à la Grande Place, le ministre de la guerre, vainqueur, lui amenait son fils, le prince Otto, qui s’était, au dire du général, couvert de gloire, et qu’une légère blessure marquait de l’empreinte définitive du guerrier. Ce fut à peine si Christian put articuler les remerciements et les promesses d’ordre, avancement, etc… Les paroles de sa courte harangue aux officiers lui râpaient la gorge. Sa reconnaissance passait à travers des lèvres tuméfiées. C’était un homme vieilli de vingt ans qui répondait aux saluts des clairons des troupes dispersées en postes aux carrefours principaux, pour veiller à toute éventualité, et aux acclamations des gardes bourgeois dont la dislocation s’effectuait à grand’peine, égrenant des grumeaux nombreux autour de cabarets improvisés. Le roi l’entra au palais terne et désagrégé. Il souffrit de tout l’empressement qui venait le féliciter.