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ils rencontraient des lignes graves et sereines, fortifiées d’excellentes carabines. La garde bourgeoise s’exhaussait vraiment jusqu’à être un talisman des choses établies. Elle était bien plus sûre que l’armée : car celle-ci se recrutait de volontaires soldés, de remplaçants militaires, de toute une paresseuse canaille des champs et des faubourgs de petite transaction ; leurs dispositions guerrières étaient nulles, encore comptait-on sur leur sentiment inné de lutte et leur amour du vacarme, leurs habitudes de bagarre et de pillage des cabarets, leur sûre érudition en matière de destruction méthodique, méticuleusement rageuse, qui casse et souille tout, capable d’inventorier froidement les maisons dévastées, pour s’assurer que rien n’est resté intact. Le plan des conseils militaires que tinrent les états-majors et les ministres civils qui depuis si longtemps connaissaient et maniaient l’opinion, fut d’utiliser le plus pos-