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ger dont l’entrée serait le plus à sa convenance, puisque le pays était forcément ouvert. Une peur saisissait les élites devant cet inconnu, l’invasion et ses suites : le pouvoir plus raide, ou peut-être l’ennemi se fixant sous des prétextes, et peut-être l’annexion. Le clergé, non consulté en cette occurrence, murmurait ; et les diacres sans puissance, toute la masse des desservants de petites paroisses s’agitait, rêvant d’une bienfaisante théocratie, d’un règne des ministres du Christ, appelant à la Cène universelle, des ouailles à qui leurs mains départiraient, tous les jours, leur portion de bonheur matériel et moral. Devant les attaques de la presse, la divulgation imprévue de nombreux tribuns, haranguant des petits groupes à tous les coins de la capitale, le pouvoir sortit de ses arsenaux une vieille loi de lèse-majesté appliquant à la critique du temps présent les peines applicables aux outrages personnels envers le