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III

Les jours ordinaires, le champ de manœuvres étendait son horreur nivelée jusqu’aux petits coteaux verts et muets, au bas desquels les petites baraques basses des cibles étayent leur spartiatisme ; des groupes d’hommes perdus dans cette amplitude rase s’exténuaient ; s’époumonnaient, galopaient, couraient, s’agenouillaient, se relevaient ; près des coteaux, malgré leur tristesse d’un vert quasi noir se tenait non la gaîté, mais au moins la part de bruit vivant dévolue à ce site militaire ; d’ambulantes cantines se dressaient un instant, les sèches détonations des