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des coups de force et de chance, et puisque ces libéraux à leur dire, devaient être un jour dévorés par les faims populaires, et laisser passer le torrent des instincts, des torches et des dépossessions, le salut était là, dans les derniers féodaux, forts de leur cohésion, et appuyés sur les pyrotechnies que leur soumettent trop heureux, des bourgeois enorgueillis de décorations, d’honneurs, et d’ailleurs payés.

Cette admiration personnelle pour Siegfried, cette vision des choses, calmaient les rapides regrets que causaient au roi de Hummertanz, l’abandon de trop de droits. Avait-il agi en patriote en livrant d’avance les débouchés de son territoire en cas de guerre européenne ? peut-être non ; mais songeant à l’avenir de la dynastie pouvait-il faire mieux ? non certes. Et, en somme, le Hummertanz était pour lui, au fond, une propriété plus qu’une patrie. Il y régnait, parce que sa race avait toujours eu cou-