Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/212

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le document, jonché d’indications la salle moralisatrice, radoubé les ignorances et les lacunes ; néanmoins quelque scepticisme s’était manifesté dans les classes dirigeantes, moins crédules au feuilleton exposé que les thètes, et c’était une plaisanterie courante que diffuser cette légende : l’administration, quand elle ne pouvait se procurer les masques des grands criminels (les vulgaires étant faciles à rencontrer comme carême-prenants) y suppléait par l’effigie des ténors vieillis et des tragédiens qui avaient cessé de frémir, ceux qui n’avaient jamais pu aborder les grandes rampes, et n’avaient lacé que des cothurnes de bicoque.

Ce furent ailleurs, sous des dômes, en des cages de verre, la jeune fiancée qui expire tout de blanc robée, l’oranger aux mains ; le soldat qui râle, convulsé, tenant encore en main le fusil, la main au cœur, les yeux battant et le poitrail tressaillant