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loge le maréchal du palais de Siegfried Gottlob et remarquer à nouveau combien son crâne chauve, couleur lie de vin, s’emperle à l’arrivée de la première danseuse, revoir le profil du général d’artillerie, dont les yeux se mouillent mécaniquement à toutes les phrases en andante, et le chambellan qui épie les figures et les révérences, et les mêmes propos (pour grossir le dossier il fabrique, à intervalles espacés, des mystifications anonymes qui réveillent la capitale comme un bruit terrible de miaulements), ou bien la belle madame, professional beauty, qu’on dirait arrachée par Canova aux flancs d’un bloc d’Emmenthaler, et celle qui recueillit, dès tant d’ans, les ultima verba de tant de kapellmeisters, et en conserva un air héroïque et déluré, d’une jeunesse toujours sévillane, et tant d’autres qui règnent sur les armes, les arts les pelleteries, les monopoles, les dépôts uniques, et les formidables caisses, bardées