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steamer, peint de blanc, mugit de sa sirène quelque temps, au milieu des nombreuses barques pavoisées et des petits yachts qui l’accompagnèrent de leurs tendres acclamations ; le grand steamer, ce jour-là encore, illumina la mer de gaietés scintillantes le verre à la main. Il les conduisit sans incidents aux ports d’Afrique, à la nouvelle Jérusalem de l’explorable Chanaan. Puis bientôt on apprit qu’ils avaient nolisé une flottille, que les savants et les aventureux voguaient sur le Haut-Fleuve, avec des soldats indigènes, austèrement dédiés au bien de la généreuse métropole. Puis on n’apprit plus rien. On sut plus d’un an après, de par une expédition d’un millier d’hommes armés de fusils qu’on envoya aux renseignements et qui triompha heureusement de quelques tribus armées de flèches et de massues, qu’ils avaient été mangés. De tristes vestiges de leurs souffrances et de leur enthousiasme furent