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XX


Vous mes extases, vous ma voix,
vous ma part de fête et le musée de ma mémoire,
vous savez où les fées cachèrent notre coffret
avec toute mon âme et toute votre gloire.

Les sacerdotes et les soldats de mon rêve
ont vainement vécu la quête en la forêt.
Les exorcismes et les lances sont piètres armes
contre les yeux de fées qui rient sans bruit dans la forêt.
Mes soldats et mes sacerdotes, vous les fatiguâtes sans trêve,
et j’implore la paix de la lisière de la forêt.

Je vous donnerai pour rançon mes chansons
et les clefs de ma patrie, votre terroir. —
Que puis-je vous donner que vos lèvres ne prirent
sans parole et d’un baiser, au premier soir
où j’appris que mon rêve et vivait et m’aimait.