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Dans un port fortuné, sa mahonne
attendait ;
à la porte d’un obscur retrait son cheval
piaffait ;
son courrier cherchait aux montagnes,
dans des cabanes
déshéritées,
quelque antique miroir de métal.

Il lui dit : Mes aïeux
s’en sont venus de loin par des chemins obscurs,
ils allaient de ville en ville.

Ils montraient aux curieux
des verreries et des turquoises,
ils gardaient les diamants pour eux.

Au gîte pauvre, ils couronnaient
l’éternelle et mate Orientale
de diamants,
et lui chantaient en vieux rythmes d’Orient :
Je suis l’amant.

Je suis l’amant de ta beauté éternelle,
voici le sourire d’Ève
et les grâces des chevreaux sur le Carmel,
et je t’aime éternellement.